|| APPELS 4/4 ||

••• J'en appelle à toutes les entreprises et organismes que cette législation rendrait contributeur, de comprendre que de cette contribution dépendra leur propre avenir: la création, numérisable ou non, n'a jamais été, n'est pas, ne sera jamais gratuite, à moins que des années d'apprentissage aux instruments de musique ou de cinema, du simple enregistreur au studio complet, du loyer aux impôts, tout ce dont l'artiste a besoin pour vivre et pour créer lui soit donné 'gratis'. La question n'est plus qui commet la spoliation sur ses ressources, mais qui en engrange les bénéfices, qui en permettant techiquement le libre étalage de nos oeuvres, en y incitant explicitement quoique de manière déguisée, se fait l'allié incitatif de la spoliation. La question n'est plus qui doit payer, pour avoir commis l'acte; mais qui peut, pour qui et en échange de quoi, pour avoir clairement incité à - et tiré profit de - l'acte, payer de manière simple et transparente, afin que tous, les futurs contributeurs compris, puissent encore en vivre demain.

••• J'en appelle à toutes et à tous à comprendre que, loin de nous résigner à la spoliation des oeuvres de l'esprit que constitue la libre consommation numérique tant qu'elle s'opère en l'absence de toute rémunération des ayants-droit, il s'agit au contraire de défendre le seul système de rémunération qui puisse pulvériser toute possibilité même de spoliation aujourd'hui comme demain. Comprendre que, loin de nous résigner à une dévalorisation quelconque de l'oeuvre du fait de sa mise à disposition 'libre et gratuite', il s'agit bien au contraire de mettre en oeuvre le seul mécanisme viable de rémunération que l'âge numérique permet quelques soient ses évolutions futures, sans jamais croire que la valorisation que constitue l'acte direct d'achat soit jamais mise à mal par ce système: si cet acte reste et restera d'actualité pour tout objet physique non-numérisable, il n'a simplement jamais su se rendre durablement pertinent dans le monde de la création numérisée, à qualité égale, de manière crédible, cohérente et viable pour l'ayant-droit, quoiqu'en disent les défenseurs de l'offre numérique dite 'légale'. Encore une fois, il ne peut y avoir d'avenir dans un système qui propose à la vente ce que l'on peut, si on le veut, se procurer gratuitement.

••• J'en appelle à tous les 'libre-téléchargeurs' de comprendre que ce manifeste ne constitue nullement, de facto, un dédouanement, un blanc-seing ou une relaxe: leur acte continuera de constituer un vol pur et simple, faisant d'eux les alliés objectifs des nouveaux empires en tout point comparables aux majors qu'ils critiquent, cela tant que la législation universelle que j'appelle de mes voeux (ou une équivalente) ne sera pas mise en place. Alors, et alors seulement, le téléchargement libre s'apparentera à l'exercice d'une légitime liberté d'accès à la culture et aux arts, parce que l'usus et l'abusus, qui leur seront dorénavant pleinement accordés, seront générateurs d'un fructus au bénéfice des ayants-droit, quand bien-même ces téléchargeurs n'en seraient pas directement la source. A défaut de quoi, la mort de la création pourrait bien ne pas entraîner que celles des créateurs. C'est toute notre civilisation qui pourrait être en jeu.

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Sun, Jan 3, 2010

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